|
 |
Pourquoi faire de la compétition ?
|
Nous avons tous en tête l'idée d'un ballon paisible flottant au fil
de l'air au gré du vent.
Pourquoi diable chercher à y associer la notion de compétition? On
est bien tous capable de se donner des buts au cours de vols plus
"quotidiens", ne serait-ce que pour choisir un terrain d'atterrissage,
et pourtant...
En 96, championnat de France d'Arc et Senans, le club où j'ai passe
mon brevet et pu faire mes premiers vols de pilote de ballon. Je m'inscris
un peu par hasard, non pour la compétition mais pour le rassemblement,
pour retrouver la chaude ambiance d'un club où j'ai conserve beaucoup
d'amis. Ne connaissant pas le principe des vols fiesta, je m'inscris
au championnat.
Un cocktail intéressant nous attendait: une région dessinée pour le
ballon, une superbe météo et Mathys en directeur des vols (DV).
Beaucoup de pilotes se souviendront longtemps de sa "plus courte distance"
où il nous demandait de sortir d'un zone définie pour y revenir marquer.
Impossible a envisager durant une grande partie de la période de décollage
autorisée, et puis peu avant la fin, un petit souffle nous permet
de sortir du bon coté en survolant le village au raz des antennes
et des fils électriques. Il suffisait d'attendre, de "faire confiance
au DV" comme me confia plus tard Jacques Bernardin.
Il fallait surtout une géniale intuition de ce DV qui avait senti
qu'une renverse de brise allait se produire et rendre cette épreuve
possible. Cette première compétition fut, pour moi, l'occasion de
découvrir que je pouvais diriger ce ballon que je laissais flotter
jusque là.
Oui, bien sur, cela ne signifie pas pouvoir toujours aller là où j'ai
envie d'aller, c'est évident, mais dans un cadre donne, la météo du
jour et des épreuves adaptées ( souci d'une vraie DV), je pouvais
JOUER avec mon ballon. Le mot compétition est lié à l'idée de GAGNER,
d'être meilleur que les autres, mais pour moi, c'est surtout apprendre
à JOUER, me forcer à faire une belle approche sur une cible en douceur,
en déroulant.
Trouver le meilleur de soi-même, se faire plaisir, être heureux de
son vol, de son approche, c'est ça le bonheur de la compétition. Monter
sur le podium, bien sur, fait plaisir, chaque ego a besoin être flatté
mais ce ne doit pas être la première motivation. Pour beaucoup d'entre
nous, le ballon est synonyme de week end, de plaisir, d'échappatoire,
d'équilibre face au quotidien. Se dépasser, mieux piloter est un plaisir
et doit rester à ce niveau. Le podium ne vient qu'ensuite.
|
recette d'un bon championnat
|
aire géographique propice au ballon
|
- de nombreuses surfaces posables (récoltes
faites)
- bon choix de buts
- peu ou pas de zones interdites
- un peu de relief peut donner du piment |
météo adéquate
|
difficile à prévoir, certes mais certaines
régions et certaines périodes conviennent mieux que d'autres |
direction des vols
|
ajoutez une direction des vols compétente,
motivée, soucieuse de proposer des vols intéressants quitte à prendre
quelques risques. Evitez une DV frileuse comme on en rencontre trop
en international avec enchaînements de retours au bercail et de bon
choix, aucun risque pour la DV, c'est le pilote qui décide de tout.
Et quand ce genre de DV cherche à se mouiller, comme elle ne sait
pas faire, cela donne comme cet été au Luxembourg, un "coude" qui
se termine en " plus courte distance" donc très difficile à scorer
en terme d'angle et une "plus courte distance " où le retour au terrain
n'est pas possible. |
|
 |
Souvenir
|
Championnat d'Europe 2000, Luxembourg, 1er vol, 2eme épreuve: Par
hasard et par faute aussi car il n'est jamais très bon d'arriver le
1er sur une cible, je me retrouve en tête du peloton vers une cible
placée sur le terrain principal d'envol.
A quelques km de la cible, panne de GPS, ( une vitesse indiquée de
1539km/h m'incitait a quelques doutes), 6 à 700m sol, pas de cible
en vue et pourtant le terrain d'envol est bien là, facilement identifiable.
Comme je vois pas très clair (ne le répétez pas), je donne les jumelles
à mon fils et équipier, à lui de me trouver la fameuse croix.
Elle était là, cachée derrière des arbres bordant le terrain. Ouf,
c'est bien là. Et là, sans calculs, sans GPS, j'ai laissé aller. Le
cap à cette altitude me semblait bon, descente rapide, passage au
ras des arbres déjà mentionnés, récupération à quelques mètres du
sol, ca va vite, la cible, le marqueur et c'est reparti.
Résultat une dizaine de mètres ou peut-être moins. Je ne sais plus
quelle place j'ai pu faire sur cette épreuve (pas trop mauvaise) mais
peu importe, ce qui compte pour moi, c'est le souvenir d'une belle
approche, au "feeling", en parfaite communication avec le ballon,
un vrai régal. Mais, puisqu'il y a souvent un mais, tous les vols
ne laissent pas le même souvenir...les bons n'en sont que meilleurs
|
la question était
pourquoi faire de la compétition?
|
tout simplement pour découvrir que l'on peut piloter autrement et
ici tout le monde gagne. Je terminerai par une citation de Paolo
Bonano qui considère que "la compétition est le sel et le poivre
du ballon" même s'il est possible de trouver d'autres assaisonnements.
Michel Leblanc
secrétaire du club compétition
dont les objectifs restent, dans la mesure de ses petits moyens:
- de proposer une structure qui donne l'occasion aux acteurs de compétition
(pilotes, observateurs, officiels, équipiers) de s'exprimer à partir
de la base
- de se donner ensuite les moyens financiers, matériels et humains
de développer:
- la compétition française (équipe de France, championnats de France,
relations et représentation internationale, règlements...).
ex: Un entraîneur pourrait renforcer l'esprit d'équipe
- la découverte de la compétition par de nouveaux pilotes
- l'organisation de compétitions-entraînements
- de faire connaître la compétition comme une discipline sportive
par les médias de façon à attirer des partenaires.
Beaucoup de travail reste à faire.
|
Vous avez dit "Direction des Vols" ?
|
J'ai pu participer à 2 championnats d'Europe et assister à un championnat
du Monde. En comparaison avec ce que l'on peut trouver en international,
n'oubliez jamais que nous avons une super DV.
Nous l'avons eu avec Mathys, il a essaimé. Aujourd'hui, nos
trois mousquetaires ont su tirer profit de son enseignement mais aussi
y intégrer leur personnalité. Un jour, Eric, Jérôme et Laurent
auront autre chose à faire, nous les regretterons.
Nous avons en France beaucoup de chance actuellement, alors profitez-en
et venez vous amuser et vous faire plaisir en championnat. |
|
 |
|